Le Directeur général de l’économie et de la planification a présidé ce mercredi 24 juin l’atelier de validation de l’étude sur les « effets de la crise sécuritaire sur le développement humain au Burkina Faso ». Réalisée par la cellule « Etudes et Recherches » de la Conférence des Institutions d’Enseignement et de Recherche Economiques et de Gestion en Afrique Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (CIEREA-PTCI), ladite étude s’est déroulée entre decembre 2019 et janvier 2020 et les opérations de collecte des données ont concerné 13 provinces dont 6 régions où se trouvent des sites de personnes déplacées internes, en raison de la situation sécuritaire.

Commanditée par le PNUD cette étude identifie les changements attribuables à la crise sécuritaire selon cinq dimensions : les indicateurs d’éducation, les indicateurs de santé, la protection sociale, la sécurité alimentaire et les indicateurs de l’Indice de développement humain(IDH). L’évaluation des effets de la crise sécuritaire a été faite en comparant les données collectées avec celles de l’enquête multisectorielle continue de l’INSD en 2014. Ainsi l’étude indique entre autres que le taux net de scolarisation des enfants de personnes déplacées internes (PDI) au primaire est globalement estimé à 43,6% pour l’ensemble des régions couvertes par l’étude contre 74% pour les mêmes régions en 2014. Au secondaire, le taux net de scolarisation (8,3%) des enfants de PDI est aussi en baisse par rapport à la moyenne de 2014 qui était de 36,7%. Sur le plan de la santé, l’étude révèle que la morbidité au sein des ménages PDI (15,1%) est globalement en hausse par rapport à son niveau de 2014(12,8%). Les régions de l’Est, du Nord et Sahel enregistrent des hausses des taux de morbidité alors que celles de la Boucle du Mouhoun, du Centre et Centre Nord connaissent une baisse comparativement 2014. Le paludisme reste le principal problème de santé des déplacés internes avec un taux d’infection de 74% en hausse par rapport à celui de 2014 ou il était estimé à 67%.

Les résultats de cette étude appellent des implications importantes en matière de politique de développement humain en situation de crise sécuritaire. Le rapport final de l’étude souligne également que les actions entreprises devraient être durables compte tenu du caractère dynamique de la crise afin de renforcer la résilience des ménages de personnes déplacées internes(PDI) et stabiliser leur situation sociale.