Le conseil des ministres du 18 mai 2022 a adopté deux rapports au titre du ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective, dont l’un relatif à la situation économique et financière du Burkina Faso en 2021 et les perspectives sur la période 2022-2025. Dans cette interview en date du 13 juin 2022, le directeur général de l’économie et de la planification de ce ministère, Larba Issa Kobyagda, fait un récapitulatif du rapport. Il évoque quelques pistes de solutions pour rendre l’économie burkinabè plus dynamique pour le plus grand bénéfice de l’État et des populations.
Lefaso.net Que peut-on retenir de la situation économique et financière pour la période 2021 au Burkina ?
Larba Issa Kobyagda : Au Burkina Faso, l’activité économique en 2021 s’est déroulée dans un contexte international et régional marqué par la reprise progressive des activités, une campagne timide de vaccination contre la COVID-19 et des réouvertures progressives des frontières. Sur le plan national, l’économie reste sous l’emprise de plusieurs défis notamment sécuritaire, climatique et humanitaire. On a observé en 2021 la persistance des attaques terroristes entraînant un déplacement interne massif de populations et une campagne agro-pastorale assez défavorable. Tous ces éléments ont donc fortement pesé dans la création de la richesse nationale en 2021.
Par conséquent, le taux de croissance du PIB réel couramment appelé taux de croissance économique est ressorti à 6,9% en 2021 contre 1,9% en 2020. Cette croissance est tirée par les secteurs tertiaire (+12,5%) et secondaire (+8,2%). Quant à l’activité dans le secteur primaire, elle s’est affichée en baisse de 6,4% contre une hausse de 6,5% en 2020.
Quant au taux d’inflation annuel moyen, c’est-à-dire la mesure de l’évolution du niveau général des prix au cours de l’année, il est ressorti à 3,9% en 2021 contre 1,9% en 2020. Il faut noter qu’il est supérieur au taux repère de la BCEAO qui est établi à 3% maximum.
Au niveau des finances publiques, les recettes ont progressé de 251,4 milliards de FCFA, passant de 1 937,6 milliards de FCFA en 2020 à 2 189,0 milliards de FCFA en 2021. Cette évolution est imprimée par l’accroissement des recettes fiscales de 307,8 milliards de FCFA, atténuée par la diminution des dons de 24,4 milliards de FCFA et des « autres recettes » de 32,0 milliards de FCFA. Concernant les dépenses, elles ont été exécutées à hauteur de 2 787,9 milliards de FCFA en 2021 contre 2 470,4 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une augmentation de 317,5 milliards de FCFA (+12,9%).
Cette progression est due tant aux charges (+155,1 milliards de FCFA) qu’aux acquisitions nettes d’actifs non financiers (+162,4 milliards de FCFA). L’exécution des finances publiques en 2021 fait ressortir un solde net de gestion positif (+281,3 milliards de FCFA), traduisant une couverture des charges par les recettes. Ce solde s’est amélioré de 96,3 milliards de FCFA (+50,1%) par rapport à celui de 2020.
S’agissant des échanges extérieurs, les transactions courantes avec le reste du monde se sont soldées par un excédent de 817,8 milliards de FCFA représentant 7,6% du PIB en 2021 contre 3,8% en 2020.
Au niveau de la situation monétaire, la masse monétaire est ressortie à 5 653,3 milliards de FCFA à fin décembre 2021 contre 4 779,2 milliards de FCFA à fin décembre 2020, en augmentation de 874,1 milliards de FCFA. Cette hausse est consécutive à une progression des Actifs extérieurs nets de 36,4% et des créances intérieures de 3,2%.
Vous parlez d’une « accélération économique en 2021 » dans le rapport, qu’est-ce qui explique cela ?
Effectivement, on parle d’accélération économique en 2021 parce que la croissance est repartie rapidement après une décélération en 2020. Passer de 1,9% en 2020 à 6,7% en 2021 c’est vraiment une accélération car selon les modèles de reprise après des chocs, la croissance pouvait être molle ou une reprise lente c’est-à-dire que l’économie retrouve sa situation d’avant crise en deux ou trois années.
Les faits explicatifs peuvent être essentiellement le rebond du secteur des services appelé couramment le secteur tertiaire un des trois secteurs économiques définis dans la comptabilité nationale. En effet, le regain d’activité du secteur tertiaire qui a été durement éprouvé par les effets directs et indirects de la COVID-19 (fermeture des marchés, arrêt du transport, limitation pour les regroupements, …).
Ainsi, le secteur tertiaire a connu une progression de 12,5% après une baisse de 2,7% en 2020 due principalement à la forte accélération des activités dans les branches « transport et auxiliaires de transport » (+27,1%), « commerce » (+20,7%), « hôtellerie et restauration » (+17,6%), et « postes et télécommunications » (+13,2%).
De plus, le secteur a bénéficié aussi de l’amélioration du climat des affaires, du retour des grandes manifestations notamment le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO), le Salon régional de l’artisanat (SARA) et le Tour cycliste international du Faso ainsi que du dynamisme du tourisme interne.
Il faut aussi noter que la forte reprise de la croissance économique s’appuie sur le dynamise du secteur secondaire (+8,2% contre 5,8% en 2020), notamment les branches « fabrication de ciment et autres produits minéraux » (+13,9%), « fabrication de boisson et tabac » (+9,8%), « travaux de construction, d’installation et de finition » (+7,9%) et « extraction d’or » (+7,1%). L’or, premier produit d’exportation du Burkina Faso, bénéficiant de la remontée des cours et l’entrée en production de deux mines en 2020 (SOMISA SA et Nordgold Sanmatenga) a vu son volume de production industrielle porter à 66,858 tonnes en 2021 contre 62,138 tonnes en 2020.
En outre, les bâtiments et travaux publics ont fortement contribué à la création de valeur ajoutée surtout avec la poursuite et le démarrage des grands travaux d’infrastructures ainsi que la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, notamment les sous-secteurs des transports, de l’énergie et de l’agro-sylvo-pastoral.
« En perspective pour 2022, l’activité économique maintiendrait son rythme de croissance si les facteurs défavorables sont maîtrisés », précise le rapport du conseil des ministres. Quels sont ces facteurs et comment comptez-vous les maîtriser ?
Les perspectives d’évolution en 2022 reposent sur des hypothèses sur l’environnement national mais aussi international. Les hypothèses se fondent principalement sur la situation sécuritaire, les facteurs climatiques, les capacités productives des industries extractives et l’évolution des gisements miniers.
Les principaux facteurs défavorables identifiés sont les suivants :
la flambée des cours du baril de pétrole et des produits alimentaires importés ;
la chute des cours des matières premières exportées, notamment l’or, le coton, le sésame et la noix de cajou ;
l’éventualité de sanctions des institutions sous-régionale, régionale et internationale en particulier la suspension de la coopération diplomatique, économique et financière ;
l’aggravation des tensions géopolitiques et le risque d’instabilité socio-politique au niveau de la sous-région ouest-africaine et au niveau national ;
les aléas climatiques, la récurrence des attaques des cultures (chenilles légionnaires d’automne, oiseaux granivores et autres organismes nuisibles) et la survenue des épizooties (la grippe aviaire, la maladie de Newcastle) ;
la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, notamment l’inaccessibilité accrue du territoire national et l’augmentation des personnes déplacées internes ;
la réduction des terres cultivables notamment par le fait du terrorisme, de l’orpaillage et de leur accaparement par les promoteurs immobiliers et les particuliers ;
la pénurie ou le renchérissement des biens et produits locaux et importés ;
la persistance de l’incivisme fiscal, de la fraude, du faux et de la corruption ;
la non-soutenabilité des engagements des PTF et de la dette intérieure.
Au regard des risques ci-dessus évoqués, les principales mesures d’atténuation devant permettre de minimiser leurs effets sont entre autres :
la diversification des produits exportés à travers la dynamisation des filières porteuses (sésame, anacarde, beurre de karité, Faso danfani, tomate, etc.) et l’amélioration de la présence des produits burkinabè sur de nouveaux marchés ;
la poursuite des actions de renforcement de la sécurité et de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent (renforcement de la sécurité intérieure et aux frontières, coopération transfrontalière des services de sécurité, etc.) ;
le renforcement du suivi des sorties des produits céréaliers et l’accroissement des stocks de sécurité alimentaire ;
la poursuite les mesures d’assainissement de la gestion des terres à travers la sécurisation agraire et foncière ;
la poursuite des actions de modernisation de l’agriculture, à travers la subvention d’intrants et d’équipements productifs aux agriculteurs, la réalisation d’ouvrages de retenue d’eau, la maîtrise d’eau en campagne sèche, le renforcement de l’appui-conseil et la formation, le développement de mécanismes innovants d’accès au crédit ;
la réconciliation pour une transition apaisée en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel normal par la culture du dialogue et de la paix entre les Burkinabè ;
le renforcement du dialogue entre les différents groupes de communauté pour lutter contre la stigmatisation et les conflits intercommunautaires ;
le renforcement des actions de sensibilisation et de lutte contre l’incivisme fiscal, la fraude, le faux et la corruption ;
le renforcement et l’élargissement de la production locale ainsi que la promotion de la consommation des produits locaux ;
le renforcement de la coopération avec les partenaires techniques et financiers pour une mobilisation optimale des ressources externes et une gestion optimale de la dette intérieure ;
la poursuite de la promotion de l’activité minière sécurisée notamment celle industrielle ou semi mécanisée moderne.
Les crises mondiales et sous régionales ont déjà un coût sur l’inflation. Si toutefois elles persistent, quel pourrait être leur impact sur l’économie nationale ?
Effectivement, les crises mondiales et sous régionales ont déjà accéléré le niveau général des prix au Burkina Faso. Les données de projections montrent que le taux d’inflation est en hausse continue depuis janvier 2022 avec une inflation en glissement annuel de plus de 15% enregistrée à fin avril 2022.
Du reste, cela était prévisible du fait que les économies aujourd’hui sont interconnectées, par conséquent les canaux de transmissions sont nombreux. Face à une crise mondiale ou régionale quel que soit le lieu d’apparition, tous les pays sont susceptibles d’être touchés. Cependant la vulnérabilité va dépendre de la structure de l’économie et des mesures prises par les autorités politiques, monétaires et financières. Classiquement, en prévision économique, nous parlons de vulnérabilité lorsqu’un système est affecté négativement par une perturbation ou un « choc » soudain allant au-delà de la plage normale de variabilité.
L’analyse à date indique que les crises sont susceptibles d’exercer des effets sur l’activité économique nationale ce qui reste à savoir c’est si les effets seront temporaires ou durables. Dans le cas où les effets sont durables, la croissance économique du Burkina Faso pourrait ralentir pour s’afficher à 3,5% (scenario pessimiste) en 2022 contre 6,7% dans le scénario tendanciel selon les prévisions de référence.
Ainsi, la production de chacun des secteurs pourrait donc connaître une révision à la baisse pouvant atteindre près de -4,9 points de pourcentage pour le secteur primaire, -4,6% pour le secondaire et -1,6% pour le secteur tertiaire.
Si ce scénario pessimiste devait se réaliser, plusieurs secteurs seraient impactés. Sur le secteur réel l’impact est d’autant inquiétant du fait qu’on assisterait à une détérioration du climat des affaires, une accentuation des déséquilibres macroéconomiques et financiers, une détérioration des indicateurs de la dette publique.
Sur les populations on assisterait à une baisse drastique du pouvoir d’achat du fait des pertes de revenus conjuguée à la forte hausse du prix des denrées alimentaires de base. Pour les entreprises, la crise peut entraîner la destruction du capital, difficultés de renouvellement du capital productif et des pertes de revenus ce qui peut avoir des répercussions en termes de baisse de la production et de l’investissement (nationaux et étrangers).
Tenant compte des échanges à l’extérieur, les crises mondiales ou sous régionales pourraient avoir une influence négative sur le volume des exportations et importations de biens et services. Une évaluation raisonnable laisse voir une tendance baissière du volume des échanges commerciaux qui entrainerait une baisse de l’activité économique nationale. Tous ces chocs peuvent plonger l’économie nationale dans un état de crise augmentant les risques d’émeutes et d’instabilité socio-politique.
Est-il possible que l’on revienne aux anciens prix si la situation internationale s’améliore ?
La pression sur les prix est liée aux conséquences de la pandémie de COVID-19 qui a créé un déséquilibre de l’offre et de la demande. En effet, avec la reprise des activités économiques, la forte demande est confrontée à une offre qui a du mal à se mettre en place du fait des difficultés d’approvisionnement. Cette situation est accentuée par la crise russo-ukrainienne qui est un nouveau choc sur l’offre car ces deux pays sont offreurs nets dans plusieurs matières premières.
La conjoncture économique étant dynamique, au fur à mesure que le contexte économique international, notamment sanitaire et géopolitique va s’améliorer, il y a possibilité d’un retour des prix. On peut anticiper ainsi une normalisation des chaînes d’approvisionnement, mais il est difficile de prédire combien de temps cela prendra d’autant plus que la guerre en Ukraine aggrave les choses.
De plus, la Chine qui est l’usine du monde redémarre lentement avec les dernières levées de confinement dues aux variantes de la COVID-19 qui se propageaient malgré la vaccination.
En définitive, l’inflation actuelle demeure préoccupante car les perturbations des chaînes d’approvisionnement se poursuivent toujours, altérant le prix et la disponibilité de nombreux biens mais la crise russo-ukrainienne une nouvelle source d’incertitude qui vient s’ajouter à celle qui persiste quant à l’évolution de la COVID-19.
Quelles sont les mesures urgentes à prendre pour maîtriser la situation ?
Le mesures urgentes pour une maîtrise des prix au niveau national à court terme sont essentiellement d’accentuer le contrôle des prix pour lutter contre les spéculations, de veiller à limiter les exportations de certains produits sensibles, d’accompagner certains secteurs et produits (huile, sucre, lait, blé par exemple) par des mesures fiscales afin de minimiser la hausse des prix aux consommateurs et d’accroître le nombre de boutiques témoin de la SONAGESS et les approvisionner suffisamment et régulièrement tout en mettant en place des instruments pour un meilleur ciblage et éviter que des personnes mal intentionnées ne profitent abusivement de la subvention.
Au niveau du secteur privé, le gouvernement devrait poursuivre les mesures de contrôle et autres mesures de maîtrise des prix pour endiguer l’ancrage des monopôles de fait sur le marché des produits de première nécessité.
A moyen et long terme, il serait impérieux de travailler à l’approvisionnement efficace du pays et à une meilleure fixation des prix des produits de première nécessité cela passe par une transformation structurelle des capacités productives et des réformes audacieuses au niveau du secteur privé et de l’administration publique. Ces reformes doivent s’orienter vers la diversification de l’économie nationale et son intégration à l’économie régionale (ZLECAf par exemple), la mise en œuvre de stratégies de promotion du secteur privé national qui devrait doper son potentiel et la sécurisation accrue du territoire national et le développement des capacités d’adaptation fortes aux changements climatiques.
Plus spécifiquement, il faudrait que le gouvernement systématise l’évaluation périodique et la révision des prix des produits sous contrôle pour responsabiliser les entreprises et les citoyens d’une part et d’autre part pour soulager les finances publiques. De plus, le gouvernement devrait opérationnaliser sans délais le plan de réponse à la crise alimentaire en travaillant à développer l’offre par la mise à disposition des engrais et des semences pour la saison agricole.
Au niveau de régional, les mesures doivent être prises par la BCEAO pour ajuster sa politique monétaire afin de garantir l’ancrage des anticipations d’inflation à moyen terme et d’inciter fortement les banques à financer les PME ainsi que le secteur agricole. Au niveau international, les institutions financières internationales (BM, FMI, BAD, etc.) doivent faciliter le rééquilibrage des finances publiques des Etats à travers des instruments qui garantissent la viabilité des mesures prises par les pouvoirs publics pour soulager les populations vulnérables des effets des prix élevés de l’énergie et des denrées alimentaires.
Que peut-on retenir en termes de perspectives 2022-2025 ?
En perspective, l’activité économique nationale serait affectée par les pressions inflationnistes mondiales qui sont exacerbées par la guerre russo-ukrainienne avec son corollaire de renchérissement du cours du pétrole. Le Burkina Faso en tant qu’importateur net de ce produit voit sa facture pétrolière augmenter induisant des ajustements à la hausse des prix du carburant à la pompe et de l’augmentation de la subvention de l’Etat pour prendre en charge le gap des moins-values de la SONABHY face à la poursuite de la hausse des prix internationaux du pétrole.
En outre, l’activité économique est toujours contrariée par la persistance des attaques terroristes entrainant un déplacement interne massif de populations, l’abandon des terres cultivables, la perturbation des activités d’extraction minière et des réallocations budgétaires pour renforcer la défense de la patrie.
Cependant des facteurs tant externes qu’internes sont favorables à l’activité économique nationale. Il s’agit de :
la levée progressive des mesures de restrictions imposées par la COVID-19 conduisant à une confortation de la reprise de l’activité économique mondiale ;
l’orientation favorable des cours internationaux du prix de l’or et du coton qui induit une augmentation des recettes d’exportations, du solde excédentaire de la balance commerciale, de la consolidation des réserves en devises.
la normalisation de la situation socio-politique avec la mise en place des organes de la transition et l’adoption et la mise en œuvre du Plan d’action de la transition ;
les prévisions de bonne répartition spatio-temporelle des précipitations pour la campagne agricole 2022-2023. Ce qui permettra de conforter la disponibilité des produits agricole (céréales et autres vivriers) sur les marchés avec pour effet de maintenir une croissance économique mais aussi d’atténuer les pressions inflationnistes.
A la suite de ce qui précède et sous l’hypothèse d’une restauration sécuritaire continue du territoire national, l’activité économique enregistrerait une croissance de 6,7% en 2022 contre 6,9% initialement. Cette croissance serait tirée principalement par le secteur primaire. En effet, il est attendu un effet de rattrapage au niveau du secteur primaire (surtout agricole) avec une valeur ajoutée qui augmenterait de 14,3% après une baisse de 6,4% observée en 2021 (mauvaise pluviosité en 2021/2022).
L’inflation ressortirait à plus de 6,0% en 2022, en hausse de 2,1 points de pourcentage par rapport à 2021, imputable essentiellement à la flambée des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (renchérissement des céréales, des légumes et des légumineuses), la hausse des prix des « Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants » et la hausse du prix du carburant à la pompe. Néanmoins cette flambée des prix serait atténuée par les mesures prises par le gouvernement à savoir la suspension des Autorisations Spéciales d’Exportation des céréales, l’accroissement des points de vente des céréales à prix social et le renforcement du contrôle des prix règlementés.
A moyen terme (2023-2025), l’activité économique enregistrerait une croissance de 6,2% en moyenne entre 2023 et 2025 avec des variations de valeur ajoutée respectives de 7,4% ; 5,6% et 5,1% pour les secteurs secondaire, tertiaire et primaire. L’inflation en moyenne annuelle devrait se situer à moins de 3% sur la période 2023-2025.
Au niveau des finances publiques, il est attendu une hausse des recettes fiscales de 6,4% en 2022 et de 9,5% sur la période 2023-2025. Cet accroissement serait lié principalement à la reprise de l’activité économique entamée en 2021, la poursuite de la digitalisation des services des régies de recettes (DGI, DGD) et la généralisation de la facture normalisée. L’encours de la dette resterait soutenable (en dessous de 70%) avec des taux d’endettement projetés à 53,3% en 2022 et à 52,6% entre 2023 et 2025. Toutefois, la dette est caractérisée par une prédominance de la dette intérieure avec des maturités courtes et coûteuses pour les finances publiques.
Au titre des échanges avec le reste du monde, les transactions se solderaient par une amélioration de l’excédent de la balance des biens et services et celui du compte courant en 2022 et à moyen terme à conditions que l’orientation des cours de l’or et du coton reste favorable ainsi que le maintien du dynamisme des productions.
Propos recueillis par A.D. Khan
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